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Aubade, à l'ouest de Paris

(début du printemps)
ouvre grand les portes —

amandiers fleurissant
neige sur les arbres, prunes violaçant
les bras noirs de l'hiver

florissant – le ANT c'est l'important
pan ! – zut si j'suis pas carrément apprivoisé
ce matin. J'étais mort
tout l'hiver, alors apprivoisé c'est sauvage !
là d'où je viens.

les jonquilles sont jaunes, pas jaunies —
des enfants disparaissent dans les forsythia —
gardiens sur le qui-vive, flottant
au-dessus des arbres déguisés en nuages roses —

ouvre grand les portes ! —

grommele comme un fou — tu as gâché assez
d'années — grommeler, gâcher, au diable
avec le juste milieu, la temper-
ance est notre condition,
plus que nous admettons — pas assez
d'épaulettes de cœur — pas après trente ans, non —

décrétons par la présente que tous les hommes et femmes publics
devront coudre des cœurs sur les manches ou alors —
expédiés dans des fabriques de fleurs —

les vents rudes secouent vraiment
les bourgeons chéris — combien de temps
peuvent-ils tenir ces petits faiseurs de courage ?
Michel Corne. Aubade, à l'ouest de Paris (traduction), 8/2012.
Neil Shepard. Aubade, west of Paris (texte original), (T)ravel/Un(T)ravel, 10/2011.
Lire les textes en parallèle et les notes de traduction.
Marc Frenkel. L'aubade

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