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Affichage des articles du août, 2013

En éloge à mon utérus

Chacun en moi est un oiseau. Je bats de toutes mes ailes. Ils voulaient te découper mais ils ne le feront pas. Ils ont dit que tu étais incommensurablement vide, mais tu ne l'es pas. Ils ont dit que tu étais malade à en mourir, mais ils avaient tort. Tu chantes comme une écolière. Tu n'es pas déchiré. Douce masse, en éloge à la femme que je suis et à l'âme de la femme que je suis, et à la créature centrale et à son plaisir, je chante pour toi. J'ose vivre. Bonjour, esprit. Bonjour, calice. Attacher, couvrir. Couverture qui enferme. Bonjour la terre des champs. Bienvenue, racines. Chaque cellule a une vie. Il y a là assez pour satisfaire une nation. Il suffit que la plèbe possède ces biens. N'importe quelle personne ou république dirait : « C'est bien qu'on puisse encore planter cette année et penser à la prochaine récolte. La rouille avait été prévue et a été repoussée. » De nombreuses femmes le chantent ensemble : l'une mau

Vouloir mourir

Puisque vous le demandez, la plupart du temps je ne me souviens pas. Je marche dans mes vêtements, sortie indemne de ce voyage. Puis, cette innommable soif revient. Même à ce moment-là, je n'ai rien contre la vie. Je connais bien les brins d'herbe dont vous parlez, le mobilier que vous avez placé sous le soleil. Mais les suicides ont un langage particulier. Comme les charpentiers, ils veulent connaître les outils. Ils ne demandent jamais pourquoi construire. Deux fois, je me suis annoncée, si simplement, j'ai possédé l'ennemi, mangé l'ennemi, acquis son art, sa magie. Ainsi, lourde et pensive, plus chaude que l'huile ou l'eau, je me suis reposée, bavant la bouche ouverte. Je n'ai pas pensé à mon corps au contact de l'aiguille. Même le blanc des yeux et les restes d'urine ont disparu. Les suicides trahissent toujours le corps. Mort-nés, ils ne meurent pas toujours, mais éblouis, ils ne peuvent oublier une drogue si douce,