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Affichage des articles du 2013

En éloge à mon utérus

Chacun en moi est un oiseau. Je bats de toutes mes ailes. Ils voulaient te découper mais ils ne le feront pas. Ils ont dit que tu étais incommensurablement vide, mais tu ne l'es pas. Ils ont dit que tu étais malade à en mourir, mais ils avaient tort. Tu chantes comme une écolière. Tu n'es pas déchiré. Douce masse, en éloge à la femme que je suis et à l'âme de la femme que je suis, et à la créature centrale et à son plaisir, je chante pour toi. J'ose vivre. Bonjour, esprit. Bonjour, calice. Attacher, couvrir. Couverture qui enferme. Bonjour la terre des champs. Bienvenue, racines. Chaque cellule a une vie. Il y a là assez pour satisfaire une nation. Il suffit que la plèbe possède ces biens. N'importe quelle personne ou république dirait : « C'est bien qu'on puisse encore planter cette année et penser à la prochaine récolte. La rouille avait été prévue et a été repoussée. » De nombreuses femmes le chantent ensemble : l'une mau

Vouloir mourir

Puisque vous le demandez, la plupart du temps je ne me souviens pas. Je marche dans mes vêtements, sortie indemne de ce voyage. Puis, cette innommable soif revient. Même à ce moment-là, je n'ai rien contre la vie. Je connais bien les brins d'herbe dont vous parlez, le mobilier que vous avez placé sous le soleil. Mais les suicides ont un langage particulier. Comme les charpentiers, ils veulent connaître les outils. Ils ne demandent jamais pourquoi construire. Deux fois, je me suis annoncée, si simplement, j'ai possédé l'ennemi, mangé l'ennemi, acquis son art, sa magie. Ainsi, lourde et pensive, plus chaude que l'huile ou l'eau, je me suis reposée, bavant la bouche ouverte. Je n'ai pas pensé à mon corps au contact de l'aiguille. Même le blanc des yeux et les restes d'urine ont disparu. Les suicides trahissent toujours le corps. Mort-nés, ils ne meurent pas toujours, mais éblouis, ils ne peuvent oublier une drogue si douce,

Des capels contre les rats

Les pigeonniers montés sur des piliers sont protégés des rats, des fouines et des belettes grâce à des capels. La forme des capels empêche les prédateurs de poursuivre leur ascension pour attaquer les pigeons. Elle joue le même rôle qu'un larmier sur une façade. Raphaël Corne. Détail d'un capel du pigeonnier de Frouzins, 8/2013.

Jeune

Jadis, il y a un millier de portes, quand j'étais une enfant solitaire dans une grande maison avec quatre garages, et que l'été était là, pour autant que je m'en souvienne, je m'étendais sur la pelouse la nuit, les trèfles faisaient des vagues sur moi, les sages étoiles se couchaient sur moi, la fenêtre de ma mère — un entonnoir d'où s'échappait une chaleur jaune —, la fenêtre de mon père — moitié fermée, un œil où le dormeur ne faisait que passer —, et les planches de la maison étaient lisses et blanches comme la cire, et probablement un million de feuilles voguaient sur leurs étranges tiges, alors que les criquets cliquetaient ensemble, et moi, dans mon corps tout neuf, qui n'était pas encore celui d'une femme, je posais mes questions aux étoiles, et pensais que Dieu pourrait vraiment voir la chaleur et la lumière colorée, coudes, genoux, rêves, bonne nuit. Michel Corne. Jeune (traduction), 2/2013. Anne Sexton . Young (texte o

Effet de la distance sur la vitesse de course

Plus une distance est longue, moins on la court vite, c'est bien connu. La vitesse décroît en fonction du logarithme de la distance. Elle diminue plus précisément de 7,5 km/h à chaque fois que la distance est multipliée par 10. L'homme court le 100 m à environ 37,5 km/h de moyenne, le 1000 m à 30 km/h, le 10 km à 22,5 km/h, le 100 km à 15 km/h, et le 1000 km à 7,5 km/h. L'équation de la vitesse (km/h) en fonction de la distance (m) est : Vitesse = -7,5 x log10(Distance) + 52,5. Michel Corne. Effet de la distance sur la vitesse de course , 1/2013. Curve fitting - Effect of distance on running speed , 1/2013.