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Articles

Affichage des articles du 2021

La vertu des impondérables

Grâce à la vertu des impondérables, on peut passer de la brutalité de l'imprévu, à la douceur de l'inespéré. Claude Lelouch . La Vertu des impondérables (film), 2019. Laurent Couson . La Vertu des impondérables (texte), 2019, chanté par les Franglaises .

Un pays des Lumières peu attractif

La France est un pays peu attractif pour l'immigration : 13% d'immigrés en France contre 17% en Belgique, 18% en Allemagne et 19% en Suède 16ème sur les 27 pays de l'UE en part d'immigration 0,4% de la population arrive chaque année contre 0,9% dans l'UE déclassement de la 4ème à la 6ème place pour l'accueil universitaire en 2020, au profit de l’Allemagne et de la Russie diminution de 20% des candidats du Maghreb suite à la multiplication par 15 des frais d'inscription en 2020. Christian Chavagneux. Les immigrés en trois idées reçues , 11/2021, alternatives-economiques.fr .

Neuf muses et un visage

Neuf muses, trois duos et un trio, debout ou assises, séparées par les troncs, sur un tapis de salon décoré de pétales. Jeux de lignes verticales, de courbes et d'arabesques, sur fond de couleurs automnales. Un visage, celui de Marthe, la femme de l'artiste, la muse du peintre, qui se coiffe au loin. Michel Corne. Neuf muses et un visage, 11/2021. Maurice Denis . Les Muses , 1893. Exposition Maurice Denis, Bonheur rêvé, Musée Maurice Denis, 9/2021-5/2022, musee-mauricedenis.fr .

Noir, blanc, rouge, jaune

Le Christ est soutenu par la ligne de force verticale gauche. L'étendue noire à droite semble le pousser vers la mort. La colonne blanche le retient dans un état semi-comateux. La peau rougie a été lacérée par le fouet au manche orangé. L'auréole jaune l'éclaire de la lumière divine. George Desvallières . Le Christ à la colonne , 1910. Exposition Maurice Denis, Bonheur rêvé, Musée Maurice Denis, 9/2021-5/2022, musee-mauricedenis.fr .

La femme gainée

Ton ventre flasque descend vers tes genoux, tes seins sont posés dans les airs, les mamelons indifférents comme deux tièdes étoiles de mer. Tu es debout dans ton fourreau élastique, toujours obstinée à alterner nouvelle-née et vieille-née. C'est parti : tu glisses et roules vers le bas ton enveloppe rose, qui amasse et qui claque, tandis que ton ventre mou comme du pudding, déborde dans l'espace libre ; plus bas, sur la délicate cicatrice chirurgicale, plus bas, sur les hanches, coussinets idéals pour la tête ou la bouche, puis, au ralenti, comme un rouleau à pâtisserie sur les poils frisés, ce champ extraordinaire qui dissimulent tes talents à son habitué ; sur les cuisses épaisses comme des porcelets, sur les genoux en forme de soucoupe, sur les mollets polis comme du cuir, plus bas encore, vers les pieds. Tu t'arrêtes un moment, les chevilles ligotées. Puis, tu te relèves, cité surgissant de la mer, née bien avant Alexandrie, tu es venue direct

L'amie artificielle

« Klara a tellement de qualités que nous pourrions y passer la matinée. Mais si je devais en souligner une seule, eh bien, ce serait son désir d'observer et d'apprendre. Sa capacité à assimiler et à organiser tout ce qu'elle voit autour d'elle est vraiment impressionnante. Du coup, elle a maintenant la compréhension la plus subtile de tous les AA du magasin. » Kazuo Ishiguro . Klara et le Soleil , 2021. Extrait p. 48, traduit de l'anglais. Benjamin Delacour . Cyborg tutorial , 2010.

Les brins d'herbe du paradis

« ...des timides à peine poussés, des bedonnants rebondissant dans la brise, des bossus repliés sur eux-mêmes, des filiformes inspectant les alentours d’un air hautain, des dames aux larges hanches vert tendre, des agonisants déjà jaunis, des mousquetaires brandissant vers le ciel une lame affilée, des mélancoliques pleurant de grosses gouttes de rosée. » Gaspard Koenig . L'Enfer, 2021. Extrait p. 133.

Fuis sur ton âne

Ma faim, Anne, Anne, Fuis sur ton âne... Rimbaud Parce qu'il n'y avait pas d'autre endroit où fuir, je suis revenue sur la scène des sens en désordre, revenue hier soir à minuit, arrivant dans l'épaisse nuit de juin, sans bagage ni défense, laissant mes clés de voiture et mon argent, gardant seulement un paquet de Salem à la manière d'un enfant s'accrochant à un jouet. J'ai inscrit mon nom là où les étrangers mettent des X — car c'est un hôpital psychiatrique, pas un jeu pour enfants. Aujourd'hui un interne m'a donné un coup sur les genoux pour tester mes réflexes. Autrefois, j'aurais fait une grimace et demandé de la dope. Aujourd'hui, je suis terriblement patiente. Aujourd'hui, les corbeaux jouent au blackjack sur le stéthoscope. Tout le monde est parti sauf ma muse, cette bonne infirmière. Elle reste dans ma main, douce souris blanche. Les rideaux, avec paresse et délicatesse, ondulent et flottent et

Le phare et les poteaux

Le phare se dresse au loin parmi les poteaux. Michel Corne. Le phare de Saint-George-de-Didonne, 7/2021.

Quand la couleur sort du dessin

Organisation de la scène en arcs de cercle. Quelques pavés verticaux de couleurs. Pantalon rouge et tête blonde sur deux points de forces. Silhouettes aux tons bleutés, gris-verts ou mauves. Fond floral aux nuances carminées. Raoul Dufy . La réception , 1931-35. Exposition Le Paris de Dufy , Musée de Montmartre, Paris, 3-12/2021. Dossier de presse , museedemontmartre.fr .

La coiffeuse, l'informaticien et l'archiviste

Coiffeuse de métier, elle a respiré trop de laque dans sa vie, ces poumons sont foutus. Informaticien de métier, il est mis au placard par sa hiérarchie et décide de se suicider. Archiviste de métier, il a pris une balle de LBD dans les yeux, il a une peur panique de la police. Ensemble, ils partent à la recherche de l'enfant qu'elle a eu sous X. Albert Dupontel . Adieu les cons , 2020.

Messager malgré lui

Attention ! Le texte ci-dessous explique des moments importants du film « Et après ». Lisez-le après avoir vu le film pour ne pas en gâcher le suspens ! Quand le messager voit un halo blanc autour d'une personne, il sait qu'elle va bientôt mourir. Il l'accompagne alors pour l'aider à profiter au mieux de la vie qui lui reste, et à accepter la mort. Quand le héros rencontre le messager, d'abord il ne le croit pas, puis se persuade peu à peu qu'il va mourir. Il part retrouver son ex-femme pour se réconcilier avec elle, suite à la disparition de leur fils, et se préparer à la mort. Quand il voit le halo blanc autour de cette femme qu'il aime toujours, il comprend que c'est elle qui va mourir. Il est fou de rage, mais doit accepter d'être un messager à son tour, d'en payer le prix en perdant celle qu'il aime, et d'accepter la mort. Gilles Bourdos . Et après , 2008.

Du bleu au carrelet

« Et là, devant moi, sur ses pattes frêles et les pieds dans l'eau, un insecte à la tête carrée fait face aux embruns et défit les éléments. L'océan y fait mousser ses rouleaux et l'écume dévale de la dalle. » Markus Fauvelle . Le carrelet (texte et photo), exposé sur le chemin des Douaniers, St Palais sur Mer.

Drame en trois actes

Il faisait des moteurs et des vélos Un vrai mécano et toujours dispo Il vivait seul sans femme ni enfant Dans la propriété de ses parents. Quand il apprit la maladie fatale De sa mère il se tira une balle. Elle mourut peu après du cancer De tristesse et d'une sourde colère. Le père seul perdit toute raison De vivre puis choisit la pendaison. Michel Corne. Drame en trois actes, 5/2021.

Confiner plus tôt diminue le nombre de morts

Nombre de morts (pour 100 000 habitants) en fonction du temps écoulé depuis le 1er mort. Début du confinement par rapport au 1er mort : Paris : 12 jours après Seine-Saint-Denis : 9 jours après Bouches-du-Rhône : 3 jours après Loiret : 3 jours avant Côtes-d'Armor : 7 jours avant Alpes-de-Haute-Provence : 11 jours avant Politique Des Sciences . Penser la pandémie (annexe de la partie 2) : La mort, plus nue que la vérité , 4:12, 2020/5.

La face cachée de la production d'un article scientifique

Pression due au facteur d'impact : évaluation basée sur le nombre de publications et de citations reçues Biais dus aux croyances et attentes, enjeux financiers, effets de mode, prime aux résultats positifs Ni pré-enregistrement, ni partage des données systématiques Processus de revue par les pairs défectueux Fragilité de nombreux résultats publiés : biais d'échantillonnage ; biais méthodologiques ; biais induits par une analyse post hoc (data dredging / p-hacking) et l'inclusion systématique de la variable "sexe" [en biologie] Présentation trompeuse des résultats originaux : titre/abstract exagérant la portée/solidité ; abstract/conclusion avec affirmations non étayées (voire contredites) par les résultats rapportés ; défauts méthodologiques et données « gênantes » cachés ; taille d'effet dérisoire masquée ; saucissonnage ; erreurs Présentation trompeuse de l'existant da

Voyelles

A noir, E blanc, I rouge, U vert, O bleu : voyelles, Je dirai quelque jour vos naissances latentes : A, noir corset velu des mouches éclatantes Qui bombinent autour des puanteurs cruelles, Golfes d’ombre ; E, candeurs des vapeurs et des tentes, Lances des glaciers fiers, rois blancs, frissons d’ombelles ; I, pourpres, sang craché, rire des lèvres belles Dans la colère ou les ivresses pénitentes ; U, cycles, vibrements divins des mers virides, Paix des pâtis semés d’animaux, paix des rides Que l’alchimie imprime aux grands fronts studieux ; O, suprême Clairon plein des strideurs étranges, Silences traversés des Mondes et des Anges : — O l’Oméga, rayon violet de Ses Yeux ! Arthur Rimbaud . Voyelles , 1871. Caractéristiques Titre Voyelles Auteur Arthur Rimbaud Date 1871 Mouvement Symbolisme Genre Poésie lyrique Thème Renouveau poétique Forme Sonnet (revisit

La brouette du facteur Cheval

Je suis la fidèle compagne Du travailleur intelligent Qui chaque jour dans la campagne, Cherchait son petit contingent. Maintenant son œuvre est finie, Il jouit en paix de son labeur, Et chez lui, moi, son humble amie, J'occupe la place d'honneur. Il m'a placée dans ce palais charmant, Où l'hirondelle reviendra chaque printemps. Joseph-Ferdinand Cheval . Mise en poème des inscriptions 15, 16, 61 extraites du Palais idéal du facteur Cheval [ a ], 1979-1912, édité par André Jean, 1937. John W. Johnston . Wheelbarrow , 8/2017.

Le dur labeur du facteur Cheval

L'hiver comme l'été, Nuit et jour j'ai marché. J'ai parcouru la plaine et le coteau, De même que le ruisseau, Pour apporter la pierre dure Ciselée par la Nature. C'est mon dos qui a payé l'écot, J'ai tout bravé, même la mort. En cherchant, j'ai trouvé, Quarante ans, j'ai pioché, Pour faire jaillir de terre, Ce palais de fées. Pour mon idée, mon corps a tout bravé, Le temps, la critique, les années. La vie est un rapide coursier, Ma pensée vivra avec ce rocher. A la source de la vie, J'ai puisé mon génie. De ce breuvage, Mon âme a trempé son courage. Le travail fut ma seule gloire, L'honneur mon seul bonheur. Tout ce que tu vois, passant, Est l’œuvre d'un paysan. Joseph-Ferdinand Cheval . Mise en poème des inscriptions 13, 51, 48, 49, 32, 63 extraites du Palais idéal du facteur Cheval [ a ], 1979-1912, édité par André Jean, 1937. Faustine Brunet . Palais idéal du Facteur Cheval .

L'évadé

Il a dévalé la colline Ses pieds faisaient rouler des pierres Là-haut, entre les quatre murs La sirène chantait sans joie Il respirait l'odeur des arbres De tout son corps comme une forge La lumière l'accompagnait Et lui faisait danser son ombre Pourvu qu'ils me laissent le temps Il sautait à travers les herbes Il a cueilli deux feuilles jaunes Gorgées de sève et de soleil Les canons d'acier bleu crachaient De courtes flammes de feu sec Pourvu qu'ils me laissent le temps Il est arrivé près de l'eau Il y a plongé son visage Il riait de joie, il a bu Pourvu qu'ils me laissent le temps Il s'est relevé pour sauter Pourvu qu'ils me laissent le temps Une abeille de cuivre chaud L'a foudroyé sur l'autre rive Le sang et l'eau se sont mêlés Il avait eu le temps de voir Le temps de boire à ce ruisseau Le temps de porter à sa bouche Deux feuilles gorgées de soleil Le temps de rire aux assassins Le temps d'att

La courbe de tes yeux

La courbe de tes yeux fait le tour de mon cœur, Un rond de danse et de douceur, Auréole du temps, berceau nocturne et sûr, Et si je ne sais plus tout ce que j'ai vécu C'est que tes yeux ne m'ont pas toujours vu. Feuilles de jour et mousse de rosée, Roseaux du vent, sourires parfumés, Ailes couvrant le monde de lumière, Bateaux chargés du ciel et de la mer, Chasseurs des bruits et sources des couleurs, Parfums éclos d'une couvée d'aurores Qui gît toujours sur la paille des astres, Comme le jour dépend de l'innocence Le monde entier dépend de tes yeux purs Et tout mon sang coule dans leurs regards. Paul Éluard . La Courbe de tes yeux , 1924. Caractéristiques Titre Sans titre Auteur Paul Éluard Date 1924 Mouvement Surréalisme Genre Lyrique Thèmes Amour, renaissance du poète, création poétique Forme Blason, centré sur les yeux de la fe