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Articles

Affichage des articles du février, 2025

Comme un bateau à la dérive

Tu t’habillais si joliment autrefois Tu donnais la pièce aux clodos, dans tes beaux jours, pas vrai ? Les gens disaient : « Attention ma jolie, tu vas finir par tomber » Tu croyais qu’ils te charriaient Ça te faisait bien rire Tous ces gens qui erraient sans but Maintenant tu as baissé d'un ton Maintenant tu ne fais plus la fière Quand il s'agit de glaner un morceau à manger Comment ça fait ? Comment ça fait D’être sans toit Comme une parfaite inconnue Comme un bateau à la dérive ? Tu fréquentais les meilleures écoles, pour sûr, Miss Solitaire Mais tu sais bien, c'était surtout pour y prendre des cuites Et jamais personne ne t’a appris à vivre dans la rue Et tu comprends maintenant qu'il va falloir t'y habituer Tu disais que tu ne ferais jamais de compromis Avec ce drôle de clodo, mais tu vois bien Qu’il ne cherche pas d'excuses Quand tu fixes son regard vide En lui demandant s’il veut faire affaire ? Comment ça fait ? Comment ça fait...

La réponse vole au gré du vent

Combien de routes faut-il arpenter Avant d'être considéré comme un homme ? Combien de mers la blanche colombe doit-elle franchir Avant de pouvoir se reposer sur le sable  ? Oui, et combien d'obus faut-il tirer Avant de les interdire à jamais ? La réponse, mon ami, vole au gré du vent, La réponse vole au gré du vent. Oui, et combien d'années une montagne peut-elle tenir Avant d'être emportée par la mer ? Oui, et combien d'années faut-il vivre Avant de gagner sa liberté ? Oui, et combien de fois peut-on détourner le regard Et prétendre qu'on n'a rien vu ? La réponse, mon ami, vole au gré du vent, La réponse vole au gré du vent. Oui, et combien de fois doit-on lever les yeux Avant de voir enfin le ciel ? Oui, et combien d'oreilles doit-on avoir Avant d'entendre les gens pleurer ? Oui, et combien de morts faudra-t-il encore Avant de comprendre qu'il y en a déjà eu trop ? La réponse, mon ami, vole au gré du vent, La ré...

Le fou ferme les yeux sur la folie du monde

Au XVIe siècle, le fou critique l’ordre social dans un contexte de crises politiques et religieuses. On le reconnaît à ses vêtements colorés, sa coiffure en crête de coq, ses oreilles d’âne, ses grelots et son bâton sculpté à son effigie, appelé marotte. Regarder à travers ses doigts, geste courant en Allemagne et aux Pays-Bas, signifie ignorer ou tolérer une faute. Par exemple, dans La Nef des fous de Brant, un mari feint de ne pas voir l’adultère de sa femme, peut-être parce qu’il la trompe aussi. En retirant ses lunettes, le fou accentue son refus de voir la folie du monde, mais il en rit. Maître de 1537. Portrait de fou regardant à travers ses doigts , 1548. Exposition Figures du Fou Du Moyen Âge aux Romantiques au Louvres , 10/2024-2/2025, louvre.fr . Dossier pédagogique .