Quand elle a tout perdu d'un grand amour vécu, Quand il ne reste plus qu'un souvenir ému, La vieille dame pleure. Quand le printemps fleurit dans les prés parfumés, Quand le soleil luit sur les sables dorés, La vieille dame rêve De promenades, de mer, de montagne, de fleur. Mais elle se sent si seule, que partir lui fait peur. Et puis, l'automne arrive avec ses feuilles mortes, Ses jours pluvieux et tristes. Regardant à la porte La rue qui est déserte, les rares passants qui fuient Sans relever la tête retrouver leur doux nid, La vieille dame s'ennuie. Et l'hiver la retrouve avec son vieux tricot, Son fauteuil usagé, et sans dire un seul mot, Elle passe son temps, pensant avec tristesse Aux élans de jadis, aux moments de tendresse, La vieille dame s'endort. Marie-Paule Brunaux. La vieille dame, La voix de l'ANR n° 488, 4/2019. Honoré Daumier . Vieille femme , 1850-60.