L'hiver comme l'été, Nuit et jour j'ai marché. J'ai parcouru la plaine et le coteau, De même que le ruisseau, Pour apporter la pierre dure Ciselée par la Nature. C'est mon dos qui a payé l'écot, J'ai tout bravé, même la mort. En cherchant, j'ai trouvé, Quarante ans, j'ai pioché, Pour faire jaillir de terre, Ce palais de fées. Pour mon idée, mon corps a tout bravé, Le temps, la critique, les années. La vie est un rapide coursier, Ma pensée vivra avec ce rocher. A la source de la vie, J'ai puisé mon génie. De ce breuvage, Mon âme a trempé son courage. Le travail fut ma seule gloire, L'honneur mon seul bonheur. Tout ce que tu vois, passant, Est l’œuvre d'un paysan. Joseph-Ferdinand Cheval . Mise en poème des inscriptions 13, 51, 48, 49, 32, 63 extraites du Palais idéal du facteur Cheval [ a ], 1979-1912, édité par André Jean, 1937. Faustine Brunet . Palais idéal du Facteur Cheval .